La Lumière Aveugle
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Mystiruis - Une main de fer dans un gant de velours

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Message  Mystiruis Jeu 21 Aoû 2008 - 16:52

Cette femme au visage doux, encadré de longs cheveux blancs, presque argentés, pose sur vous un regard d'acier. Le bleu clair ou sombre de ses yeux reflète son humeur comme le ferait un lac d'un ciel ombrageux. Son expression est dure, presque cassante, à l'image de son allure, hautaine et glacée. Et pourtant...Quelle expression la définirait mieux que "une main de fer dans un gant de velours" ? Elle est grande, autant que bien des hommes et parfois plus. Taillée dans la glace ou dans la lave, elle irradie d'un charisme comme n'en possèdent que les gens de pouvoir. Sa voix achève de la trahir : posée, froide, coupante.

Mais à celui qui sait voir, cette femme accomplie révèle des trésors d'humanité. Ses pattes d'oie fines au coin des yeux signent une forme de malice, sa bouche au dessin gracieux, ses mains fines et déliées, délicates, sa silhouette racée, sa démarche digne et noble, son port de tête altier... elle a vu bien des choses, et n'en renie aucune.

Tout en elle respire l'expérience forgée au feu de mille combats, la sagesse que d'autres auraient mis plusieurs vies à accumuler. Il est difficile de lui donner un âge. Mûre certainement, mais encore dotée d'un charme et d'une énergie que la jeunesse ne renierait pas. Son sourire est une arme qui rapproche et écarte. Elle n'a simplement pas le temps de s'arrêter sur tout et chacun.
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Message  Mystiruis Jeu 21 Aoû 2008 - 16:53

Plus vite, plus vite ! Par la grand Mecano ! Ca allait dur chauffer si jamais... Allez courage ! Encore !

Sur le chemin rocailleux, le gnome dévalait comme un dératé, la poitrine en feu ! Mais le temps était compté car il avait clairement distingué la livrée blanche et or de la troupe de justiciers. On les disait menés par une femme. Une cheffe à la poigne de fer et au verbe aussi tranchant qu'une lame, et il n'en doutait pas un instant : elle était la mère de la pauvrette qu'il croisait régulièrement chez l'aubergiste. Il déboula avec fracas :
- "Vladir ! T'es où nom d'un boulon !?"

Sortant la tête de la réserve, le tavernier, un homme rougeaud affublé d'un tablier épais qui avait l'âge de son maître et le même état de fraîcheur, s'avança dans la lumière de la grande salle aux volets largement ouverts. Il faisait beau ce jour là, et les barreaux de cette auberge fortifiée sise au coeur des marches de l'Ouest ne faisait pas obstacle à la douceur de la journée. Une douce brise de printemps aérait tables et chaises et dissipait l'agréable odeur de bois ciré qui montait du comptoir rutilant. Les lieux respiraient le bon goût et la bonne fortune.
- "Où qu'elle est ?" cria le gnome surexcité.
- "Qui donc mon bon Tournentraxe ?"
- "Ta fille ! Enfin la fille quoi ! Faut qu'tu la caches ! Et vite !"
- "La cacher ? Et par la Lumière, qu'est-ce qu'elle craint ici ?"
- "Mais nom d'une goupille, tu vas t'bouger ?! Sa mère ! Elle arrive ! Elle s'radine j'te dis ! Avec sa troupe ! Et ça va pas traîner j'te l'dis moi !"


L'homme cessa immédiatement d'essuyer ses mains grasses sur le tablier qui n'en pouvait plus. On aurait cru que le sang avait quitté sa tête et il se rattrapa au comptoir, comme pris d'un étourdissement.
- "Tu t'fous pas d'moi hein ?"
- "Mais c'pas vrai ça !!! est-ce que j'ai l'air d'rigoler !? MAGNE-TOI D'LA PLANQUER !"


Immédiatement le gros homme disparut dans un passage et hurla dans toute l'auberge qui s'agita comme une ruche.
- "Mais où qu'elle est bordel !? Trouvez la moi vite ! Trouvez la moi ou c'est moi qui vais vous trouver !!!"

***

D'un mouvement graçieux la cavalière mit pied à terre. Elle montait comme un homme malgré sa condition de prêtresse, mais eut tôt fait de lisser sur ses jambes la lourde robe blanche à la couleur de sa livrée. Elle ne prit même pas la peine de guider son palefroi qui, naturellement, lui emboîta le pas lorsqu'elle effaça, seule, la distance qui la séparait de l'entrée de l'établissement.

Elle était tendue, elle en était très consciente. Une sourde angoisse lui nouait les tripes à l'idée de retrouver son enfant chérie qu'elle n'avait pas vu depuis bien trop longtemps. Ces retrouvailles lui faisaient un peu peur, peur d'avoir perdu les façons d'une mère, la douceur de celle qui se doit d'être un repère aimant et généreux. Au fond d'elle résonnait une sorte de culpabilité dont elle peinait à se défaire. Mais la vie ne lui avait guère laissé le choix et elle avait toujours veillé, de loin certes, mais avec beaucoup d'attention, à adresser à cette famille d'aubergistes, recommandés par l'archévêque lui-même, les moyens pour sa fille d'une éducation de qualité.
- "Pied à terre."
- "PIED A TERRE !" répéta celui qui semblait être son adjoint.


Immédiatement les hommes de sa petite troupe sautèrent à leur tour au bas de leur monture et se dirigèrent vers les grandes portes qui ouvraient sur les écuries. Seul l'homme qui avait répété l'ordre accompagna sa maîtresse par la porte principale après avoir confié leurs chevaux à l'un des autres.

S'efforçant d'afficher une mine détendue, la prêtresse posait un regard curieux sur chaque chose, embrassait des yeux la grande salle, son immense cheminée, les poutres apparentes qui zébraient de noir les murs blanchis à la chaux et décorés d'objets précieux habilement mis en valeur. Les bouquets de fleur fraîchement cueillies disposés sur le comptoir achevaient de donner à l'ensemble une touche délicieusement accueillante.

- "Je vous salue Mergoz" s'inclina la prêtresse avec amabilité.
- "Soyez la bienvenue dame Mystiruis" répondit l'aubergiste en retour avec un sourire bien trop généreux pour être honnête. "Voulez-vous que je vous installe vous et vos hommes ? Je vous mets en perce un de ces alcools de Strangleronce que les gens d'ici apprécient tant ?"
- "Si c'est dans mes prix" sourit la prêtresse en adressant un signe de tête à l'homme qui l'accompagnait


Celui-ci décrocha à sa ceinture une bourse bien replette dont il sortit quatre belles pièces en or frappées du symbole de l'Eglise. La femme qui venait d'entrer, visiblement l'épouse de l'aubergiste, se hâta de les faire disparaitre au fond de sa poche avant d'aller se ranger prudemment derrière son mari.

- "Mais ne me faites pas languir je vous en prie. Je voudrais la voir. Elle a dû beaucoup grandir."
- "Elle est grande et belle comme une fille d'ici, vous allez être f..."


C'est à cet instant que la porte s'ouvrit.

Une jeune fille en haillons, les cheveux crasseux collés par la sueur et la peau couverte de marques disgracieuses, portait sur ses maigres épaules quatre lourds seaux de grain. Péniblement elle fit passer les seaux un par un à l'intérieur de l'établissement sans s'arrêter aux regards médusés qui se portaient sur elle.
La prêtresse affichait un teint aussi pâle que sa robe à la blancheur immaculée.
- "Je.. ce... ce n'est absolument pas ce que vous croyez dame... "

La prêtresse ne répondait pas, se contentant de regarder la jeune fille hahanner en reprenant sur ses épaules les deux lourdes barres qui soutenaient les seaux et menaçaient de lui scier l'épaule. Le guerrier arrêta l'enfant d'un geste généreux et s'empara avec bien plus de facilité des deux jougs, mais sa maîtresse le stoppa à son tour d'une voix blanche.
- "Laisse ça Jagall."

A la pâleur de son teint répondait le bleu sombre de ses yeux dans lesquels on sentait naître une colère sourde que les secondes de silence nourrissaient démesurément. On aurait dit des nuées d'orage, noires, profondes, qui s'ammoncelaient en une redoutable tempête. Lentement elle se tourna vers le tavernier :
- "Vous n'avez pas fait ça ?"

Sa voix grondait de menace. On aurait cru que la croyante flottait dans les airs tant sa démarche était souple et gracieuse. Doucement elle s'agenouilla devant l'enfant dont elle écarta les mèches sauvages. La pauvrette se laissa faire, appréciant les mains fraîches de cette femme au regard doux.
- "Arcania ?"
- "O.oui madame ?" répondit l'enfant, hésitante, en jetant des regards inquiets vers la sortie. "Mais on n'a plus le droit de m'appeler comme ça, c'est interdit."
- "Interdit ? Mais ? Qui ??"

Elle n'obtint aucune réponse, ce qui ne fit rien pour atténuer l'effroyable tension qui gonflait son coeur de mère. Faisant appel à l'intense discipline des prêtresse de lumière, elle s'efforça de conserver un ton dangereusement calme.
- "Comment doit-on t'appeler mon coeur ?"
- "Je n'ai plus de nom madame."

Glissant ses doigts sous le menton, la prêtresse tenta de redresser le regard de l'enfant qui ne quittaient pas le plancher impeccable. Mais l'enfant résista avec une expression inquiète à laquelle elle répondit avec une tendresse toute maternelle dont elle ne se serait pas crue capable :
- "Regarde moi Arcania, s'il te plait."
- "Je n'ai pas le droit de regarder les gens madame."
- "Pardon ???"
- "Je.. je ne suis personne madame. Et personne doit me regarder."
- "..."


La prêtresse peinait à maîtriser l'émotion qui l'étreignait, qui la broyait littéralement de l'intérieur. Mais elle ne voulait pas perdre cette occasion de savoir.
- "Y'a que le maître et la maîtresse qui peuvent me toucher madame, j'ai pas droit d'vous regarder."
- "Te toucher ? Ils te font du mal ?"


Délicatement la prêtresse examinait la peau de l'enfant, boursoufflée et chaude par endroits, colorées de marbrures qui le disputaient aux plaques de crasses et aux morsures de lanières bien parallèles qu'elle révélait sous la manche. La gamine tremblait. Elle ne répondait pas, murée dans un silence qui en disait long tandis que ses doigts se tortillaient nerveusement dans son giron à s'en blanchir les jointures.

Les mains douces de la prêtresse se posèrent en coupe autour du visage martyrisé et l'obligea à se redresser. Elle avait les yeux bleus de sa mère et l'expression de son père, elle était sa fille, son sang, une part de son âme...
- "Arcania ? Regarde moi mon ange... c'est Maman. Tout est fini mon coeur, je suis venue te sauver, et on va partir loin d'ici toutes les deux. On ne se quittera plus. C'est fini mon ange, ma petite chérie. Je... je t'aime."

Quand la prêtresse se redressa, on aurait cru qu'un nuage assombrissait le ciel. Il n'était plus question de printemps ni de douceur, mais d'hiver et de mort. On l'avait meurtie d'une manière insupportable et l'heure était venue d'un juste retour des choses. Sa colère n'aurait pas de limites. Le soldat n'eut guère besoin d'ordre explicite pour entrainer l'enfant loin à l'extérieur en la prenant dans ses bras car ce qui allait suivre n'avait pas besoin d'être vu ni entendu de celle qui avait déjà trop vécu.

***

Pendant deux semaines il ne fut plus question d'adresser la parole à la prêtresse. Elle n'eut pas un dernier regard sur cette auberge de malheur au pignon de laquelle les corbeaux picoraient les corps écartelés et décapités auxquels elle n'avait pas daigné offrir d'autre sépulture. Les serviteurs, eux, baignaient dans leurs viscères arrachées, les orbites troués et les oreilles ensanglantées, seule trace des effroyables tourments que les ombres de la mère blessée avaient infligé pendant des heures à leurs esprits malades. Elle était ivre de vengeance, animale, inaccessible aux cris d'effroi et aux hurlements de douleur de ceux et celles dont le supplice ne serait jamais suffisant pour étancher sa soif de sang. La mort les emporta bien trop vite après une très lente agonie dans laquelle elle mêlait avec une terrifiante aisance les soins à peine suffisants et les pires tourments.

Son dernier ordre fut pour purifier par le feu ce que le fer n'avait su arracher de vice à ces lieux d'infâmie. Et ils stationnèrent sur place le temps que s'effondre enfin ce temple de perdition où l'innocence était morte.

Deux semaines. C'est le temps qu'il lui fallut pour surmonter l'horreur de ce qui avait été infligée à sa fille, et accepter de retrouver goût à la vie après l'avoir ôtée dans d'indicibles souffrances, usant de sorts interdits pour arracher des aveux complets à ces tortionnaires bourreaux d'enfant, à leurs complices au silence coupable, ou pire, à ceux qui avaient participé. Deux semaines pour simplement retrouver l'envie d'être une mère acceptable qui avait manqué au premier des devoirs et le désir immense d'être pardonnée sinon d'être aimée en retour de cette enfant qu'elle avait porté et qu'elle aimait plus que tout, elle qui avait failli et qui ne se le pardonnait pas.

Ils avaient payé le prix du sang, mais elle ne gardait en bouche qu'amertume et haine pour l'archêveque et sa lumière aux relents de pourriture. Désormais seul le temps pourrait soigner les blessures de leurs âmes déchirées et de leurs cœurs qui pleuraient doucement.
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