La Lumière Aveugle
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Le siège d'Atreval

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Message  Mystiruis Dim 20 Juin 2010 - 11:59

Au premier jour, affecté à la protection des chariots, les deux lieutenants ap Wingolth, la Commandant Hedwe et la Garde Liftifalia avaient avancé lentement, péniblement, non pas tant du fait de la route difficile que des idées étranges des meneurs de la troupe. Après un temps incroyablement long pour seulement constituer quelques groupes en totale contradiction avec les ordres précédemment reçus (générant un désordre impressionnant en quelques phrases seulement au point qu'on se demandait si on avait vraiment besoin dans ces conditions), on avait enfin commencé d'imaginer d'éventuellement débuter le commencement d'un départ de mise en route. On s'était mis en tête de faire combattre côte-à-côte des gens qui ne se connaissaient pas et n'avaient même jamais une seule fois combattu ensemble au mépris des règles élémentaires du combat et de l'intelligence, ce qui n'augurait rien de bien terrible le premier soir en termes de résultat. Heureusement qu'on aurait un peu de temps pour se faire la main sur des avant-postes, du moins pouvait-on l'espérer. Ce n'était toutefois pas la vitesse de déplacement du convoi, digne d'un escargot asthmatique rhumatisant, qui autoriserait les attaques éclair. On verrait bien. Ils avaient enfin commencé de mettre un pas devant l'autre. Pas trop vite toutefois, non pas du fait du poids du chariot que du fait de l'incroyable léthargie générale.

Là n'était que la première des incongruités. Le clan LunArgent trois ans avant, puis une alliance pacifiste des Tisseurs de Paix et de la Pax un an plus tard, avaient prouvé que la cité d'Andorhal était loin de constituer un obstacle insurmontable, surtout depuis que l'exploration des terres gelées du Nord avait tant perfectionné les matériels et méthodes de combat. Mais pourquoi faire simple quand on peut faire compliqué ? On était passé par une sorte de pont gigantesque qui avait sans doute imposé une logistique démesurée, des ressources probablement mieux utilisées ailleurs que dans cette débauche de moyens dans un incroyable gâchis et des délais de progression mortels pour tout neurasthénique. On aurait sans doute plus vite traversé la cité infestée et avec quasiment moins de risques.

Avec une lenteur digne des pires administrations de la capitale, voire moins bien encore, l'arrière-garde progressait, loin des combats et de l'agitation générale, sorte de promenade à un train de sénateur dans une campagne qui avait dû, un jour, être agréable, et qui se remettait lentement grâce aux soins des nombreux aventuriers qui s'étaient dévoués pour anéantir depuis longtemps les plans du Fléau. N'était-ce les nombreuses traces de pas et de sabots fraiches dans la terre du chemin, on se serait presque cru en réelle promenade. La région n'était pas encore purifiée mais au moins la Nature avait-elle retrouvé ses droits.

Ils n'avaient pas envie de papoter. L'ambiance était tendue, lourde. La Commandant, plongée dans ses pensées, échafaudait sans doute des plans ou continuait de calculer des risques. Les autres suivaient en silence. Il en fut ainsi pendant plusieurs heures avant qu'enfin on s'arrête et qu'on se réorganise : nécessaire mais... toujours aussi incroyablement incohérent avec les ordres précédents. Les lieutenants se regardèrent... Le mieux était sans doute encore de s'en tenir aux seuls ordres dignes de ce nom qu'ils avaient reçus, à savoir : accompagner la Commandant et ses chariots et monter le camp médical, ce que les nouveaux ordres confirmaient vaguement sans que ça soit bien clair. En l'absence de contre-ordre au contre-ordre, ils finirent par prendre ça pour une confirmation. D'ailleurs, quelques minutes plus tard ils se retrouvaient à seulement quatre pour défendre les chariots qu'ils avançèrent jusqu'au premier bastion écarlate.

Sur place... plus grand chose. Les cadavres avaient été abandonnés dans la position où ils étaient morts et les attaquants étaient déjà loin devant, hors de vue autant que de voix. En l'absence de directives, ils considérèrent que c'était là l'endroit qui convenait le mieux aux directives confuses qu'ils avaient pu recevoir et entamèrent de monter le camp médical en repoussant les décérébrés écarlates qui jaillissaient des buissons l'un après l'autre pour s'empaler sur la première arme venue avant même qu'on ait le temps de s'assurer qu'ils étaient aussi suicidaires qu'ils en avaient l'air. Leur comportement parlait pour eux. L'un après l'autre, avec une régularité quasi métronomique, ils venaient s'effondrer au pied du campement médical.

On avait prévu large. Bien à tort car en définitive seulement 3 blessés se présentèrent au dispensaire. On ne compte pas bien entendu les deux huluberlus, dont une démoniste, si si, qui descendirent le chemin qui menait à l'action pour venir sans doute se faire mousser. Elle s'enquit de singer un rituel de ressurection tout en gueulant à qui pouvait l'entendre que les soigneurs ne fichaient rien, eux qui auraient eu le temps de remettre sur pied une division entière depuis le début de l'assaut. Elle ne s'aperçut même pas que les cadavres étaient ceux d'Ecarlates, ni que son rituel n'eut aucun effet, totalement perdue dans son délire.

Au milieu de la nuit, les deux paladins s'entre-regardèrent : Mais qu'est-ce qu'ils fichaient là ? Ils faillirent éclater de rire en entendant dire dans le communicateur que des chariots avaient été attaqués et perdus ! Et qui les auraient attaqués ? Ceux qui étaient à l'abri de leurs murs ? Cette bonne blague ? Les imbéciles égarés qui se suicidaient en tentant maladroitement d'escalader les chariots ? A l'avant était l'action et l'excitation. A l'arrière l'ennui et l'inutilité. A quoi bon rester ici quand deux factionnaires auraient aussi bien fait l'affaire, voire mieux puisqu'à Hurlevent la caserne était aux mains de factionnaires, vidées de ses officiers ?

Une pierre de foyer plus tard ils étaient de retour à la caserne et bien leur en prenait : à peine rematérialisés qu'une affaire leur tombait dessus ! Le paladin eut l'impression d'entendre la voix d'Hanrius le singer : "bienv'nue en enfer". Et bien... foi de paladin, la Commandant pourrait rentrer la tête haute : en l'absence des forces vives de la Garde, la maison serait bien tenue.

par Endherion
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